La cigarette électronique en France : un business qui rapporte !

Rares sont les études prospectives sur le marché de la cigarette électronique en France. D’un autre côté, les choses semblent bouger sur le marché du vapotage, notamment avec l’évolution des positions de certains acteurs majeurs de la santé publique dans l’Hexagone. Après l’Académie nationale de médecine et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, le ministère de la Santé pourrait bien intégrer certains dispositifs de vapotage dans sa lutte contre le tabagisme. Rappelons que plus de 700 000 Français ont pu décrocher définitivement grâce à l’e-cigarette.

Le marché de l’e-cigarette bénéficie d’un contexte favorable

Contre vents et marrées, la cigarette électronique gagne pourtant du terrain en France… un pays que l’on surnommait autrefois « La cheminée de l’Europe » à cause d’un tabagisme omniprésent. Si les Français ont beaucoup fumé lors des sept dernières décennies, ils sont de plus en plus disposés à arrêter. C’est en tout cas ce qui ressort de l’étude Xerfi intitulée « Le marché de l’e-cigarette d’ici 2021 », qui passe en revue les principaux indicateurs de croissance de ce marché prometteur. On apprend par exemple que malgré les restrictions réglementaires en vigueur, la cigarette électronique évolue dans un contexte qui lui est relativement favorable :

  • Hausse continue du prix du paquet de cigarettes ;
  • Les fumeurs semblent de mieux en mieux informés, notamment sur la dangerosité du goudron, du monoxyde de carbone, des métaux lourds et d’autres substances toxiques et cancérigènes issues de la combustion du tabac ;
  • La visibilité croissante des dispositifs de vapotage grâce à leur intégration dans l’offre de certains buralistes, notamment dans les métropoles ;
  • Des positions favorables de certains acteurs de la santé en France, notamment l’Académie de médecine qui soutient une politique du « moindre mal », dans la mesure où la cigarette électronique est moins dangereuse (sur le papier) que la cigarette à tabac ;
  • Les vapoteurs sont désormais mieux informés, puisqu’ils disposent d’une base de données exhaustive détaillant la composition de l’ensemble des produits de vapotage (e-liquides) commercialisés en France. Cet outil développé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et accessible à tous ;
  • Enfin, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) multiplie les tests et les contrôles pour garantir une meilleure transparence sur la composition des e-liquides commercialisés en France.

Les principaux chiffres du marché du vapotage

Toujours selon l’étude Xerfi, la France est aujourd’hui le troisième marché mondial de l’e-cigarettes en termes de croissance. En effet, nous avons assisté à une progression de 21 % en 2018 (dernier chiffre en date). Si le marché reste dominé par les produits importés, les dispositifs et les e-liquides de vapotage fabriqués en France progressent et représentent désormais un tiers des ventes. Les boutiques et magasins spécialisés dans les produits de vapotage accaparent l’essentiel des ventes, avec 55 % des parts de marché. Les sites web spécialisés devraient mettre à mal la position de leader des points de vente physique dans les prochaines années.

Les nouvelles tendances de vapotage devraient elles aussi appuyer la croissance du marché. L’émergence de dispositifs de vapotage intelligents abonde dans ce sens. Ces cigarettes électroniques ont spécialement été pensées pour aider les fumeurs à réussir leur sevrage tabagique grâce à l’intelligence artificielle et à l’apprentissage automatique (ou apprentissage machine). En collectant quotidiennement des données sur les habitudes de consommation du vapoteur, ces dispositifs ajustent automatiquement la puissance de la vape ainsi que la concentration en nicotine, tout en appliquant une tendance baissière sur la durée pour aider le vapoteur à se défaire progressivement de son addiction à la nicotine.

Cette orientation plus saine de la cigarette électronique pourrait encourager les autorités sanitaires, et notamment le ministère des Solidarités et de la Santé à intégrer certains dispositifs de vapotage dans sa politique annuelle de lutte contre le tabagisme dans un avenir plus ou moins proche.