La renaissance du « print » à l’heure de la distraction numérique

Loin d’être mort, le print renaît sous une nouvelle forme : celle de la déconnexion du monde bruyant et ultra-stimulant du web. En tant que support tangible, le document imprimé est vecteur d’une connexion émotionnelle qui ne peut être reproduite sur l’écran. Il vient donc perturber les canaux numériques… alors qu’on le pensait justement enterré par l’innovation digitale.

Le print : une touche vintage qui séduit

Si la communication numérique se démarque par les notions d’immédiateté et d’efficacité, elle reste limitée par son caractère volatile, jetable et parfois intrusif. Le numérique ne pourra jamais se mesurer aux caractéristiques du support physique et de l’aura historique de l’encre sur papier. Le print brille par exemple par sa tangibilité. Une page imprimée engage plus de sens (la vue, mais aussi le toucher et même l’odorat) qu’une publicité en ligne. Elle porte en elle un sentiment de prestige avec une petite touche vintage intéressante. Elle permet de se distinguer par une texture, un grain de papier ou encore une reliure de caractère. Le support papier inspire confiance.

A message égal, un imprimé de haute qualité, ciblé et pertinent aura plus d’impact qu’un courriel ou qu’une publicité en ligne. Le texte imprimé sur support papier est moins intrusif que les contenus en ligne, à fortiori dans le contexte actuel miné par les fake news et les intrusions dans la vie privée. Nous sommes nettement plus engagés lorsque nous lisons des documents imprimés, car cela exige toute notre attention, ce qui nous aide à éviter les distractions du web où tout est prétexte à la stimulation. Des études ont montré que nous absorbons plus d’informations en lisant sur papier qu’en parcourant un écran. Cette « lecture profonde » crée une réflexion profonde et stimule le cerveau à une intensité que le numérique ne peut égaler. Pour aller plus loin, lisez l’article sur « Les métiers de l’imprimerie à l’heure du numérique » sur Futura Sciences.

L’approche multicanal : le print n’est pas le concurrent du web

Le meilleur levier à actionner par les industries qui impliquent des documents physiques reste le « bruit » qui sévit sur le web. Pour pérenniser, le support papier ne peut se proposer en alternative du numérique. Il doit se positionner en complément. Car si le papier se distingue du numérique par des qualités intrinsèques qui lui sont propres, il ne peut se passer des apports du digital. Aujourd’hui, les campagnes de marketing les plus puissantes sont celles qui s’étendent sur plusieurs plateformes : sites web, médias sociaux, emails et imprimés. L’impression doit donc s’inscrire dans une approche multicanal qui s’appuie sur les données clients pour délivrer une communication ciblée, pertinente et personnalisée. La personnalisation peut combler le fossé entre le monde du print et le web. Un pure player peut très bien promouvoir sa marque par des flyers, et un point de vente physique peut accueillir plus de clients en faisant sa publicité sur le web. Les QR Codes, les applications de réalité augmentée et les notifications push viennent faire le pont entre le réel et le digital pour offrir au client une expérience multicanal et multisensorielle. Le print devrait également capitaliser sur la généralisation imminente de l’impression 3D.

Le print peut même favoriser l’accès au numérique

Plus notre vie devient numérique, plus nous recherchons l’équilibre entre l’écran de nos smartphones et la « vraie vie ». D’ailleurs, les revendications quant au droit à la déconnexion n’ont jamais été aussi virulentes qu’à l’époque du tout-numérique. Le print n’est donc pas prêt de disparaître. Il connaît même une renaissance inespérée avec la généralisation du digital, se nourrissant même des effets pervers du numérique pour revendiquer son côté zen, non-intrusif, noble et vintage. Le print reste donc un incontournable dans toute stratégie de communication. Mieux : il peut même constituer un pont pour inciter des cibles âgées ou peu connectées à se rendre sur un site web, à télécharger une application ou à accéder à des plateformes numériques.